a view of a field with a mountain in the background

Le sentier embaume le thym, fleure la lavande.
Il est âpre et raide, caillouteux, chaud, cigales, air frais de l’altitude.
Au sommet, vaste horizon.
Mon regard balaye l’alentour.
Une chaleur épaisse et lourde remonte de la vallée comme un râle de l’enfer.
Mes semelles aguichent le vide.
Un à-pic enivrant.
Je pourrais tomber et délivrer mes pensées cinq cents mètres plus bas.
Il n’y a plus qu’un tourbillon dans ma tête, une mayonnaise épaisse, un embrouillamini d’états d’âme.
Mes pieds caressent l’abîme.
Mon cœur se serre.
Plus d’air dans l’air.
Je vacille et titube.
Plus de corps,
plus de pensée,
ma psyché est granit comprimé au-dessus du magma.
La lumière s’éteint.
Mon âme me retient.
Je m’allonge et mon corps se vomit sur les lichens.

Il s’en est fallu de peu pour que l’aigle m’accompagne dans la chute.

C’est franchement surprenant la vie ! … Parfois épicée d’un filigrane, d’un fil ténu venu d’un improbable, d’un nulle part quelquefois à l’écoute, d’un espoir en un meilleur ailleurs.

Peut-être, un rai de Dieu ?

Jean-Michel